Après avoir assisté à une session de réflexion lors de la conférence sur le climat organisée par la Banque mondiale la semaine dernière, une question nous revient à l’esprit: «Pouvons-nous aider les petits exploitants à s’adapter au changement climatique tout en réduisant les effets néfastes sur l’agriculture, sans tenir compte des autres secteurs tels que les forêts, les prairies et les sols dégradés? “
Un document de politique élaboré par Ecoagriculture, indique que pour que les systèmes agricoles réalisent des objectifs dans une logique ‘climate-smart ’ c’est-à- dire intelligente face au climat, ils doivent être souvent abordé selon une approche du paysage. En d’autres termes, ils doivent devenir des ‘Paysages intelligents face au climat’. Cela signifie arrêter cette ” focalisation sur l’agriculture” qui empêchent d’autres secteurs importants, de sortir de l’ornière du passé et d’entrer dans “le contexte actuel”.
Qu’est-ce alors qu’un paysage intelligent face au climat? Les “Paysages intelligents face au climat fonctionnent sur le principe de gestion intégrée du paysage, tout en incorporant explicitement adaptation et atténuation à leurs objectifs de gestion”. Ils sont caractérisés par l’utilisation sur le terrain de pratiques intelligente face au climat, la diversification dans l’utilisation foncière pour renforcer la résilience et la gestion durable des différentes “interactions d’usage des terres” entre champs, forêts, prairies et autres types d’utilisation foncière à l’échelle du paysage. L’objectif est de contribuer à la réalisation d’impacts sociaux, économiques et écologiques, et au progrès.
Le concept de paysages intelligents face au climat intègre les buts de l’Agriculture intelligent face au climat: la sécurité alimentaire, l’amélioration des moyens de subsistance, le développement à faibles émissions, la résilience et la reconnaissance des écosystèmes.
Télécharger le document: From climate-smart agriculture to climate-smart landscapes
Sara Scherr, président et chef de la direction de Ecoagriculture s’est exprimé lors d’un événement parallèle de la Banque mondiale “Activer l’aménagement des territoires dans le contexte des pays en développement : contraintes et opportunités”. Elle a souligné que nous devons voir au-delà des phénomènes de boisement et de reboisement au moment d’évaluer les potentiels d’atténuation des projets d’aménagement du territoire. De nombreuses activités d’atténuation ont le potentiel pour bâtir la résilience des exploitants agricoles aux chocs climatiques, ainsi que pour accroitre les rendements et la qualité du bétail, des sols et des prairies.
En intégrant un aspect holiste des paysages, nous pouvons tirer parti des synergies et des arbitrages des différentes zones qui composent un paysage.
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Sara a expliqué que les émissions pourraient être réduites grâce à différentes activités, telles que la réalisation de systèmes d’élevage respectueuses du climat, l’enrichissement du sol avec du carbon par réduction des labours, réduction des engrais azotés, prévention de l’érosion, et par restauration des terres de parcours et bassins versants dégradées et plus.
Elle a toutefois souligné que “l’atténuation n’est pas la motivation première de l’action, mais un avantage supplémentaire à la mobilisation des ressources.”
Ainsi, alors que la CCNUCC explique quelles actions sont les prochaines pour l’atténuation climatique, les pays et les communautés prennent les choses en mains. Sara a mentionné que 79 communautés ont été identifiées pour mener des réalisations d’innovations en matière de paysages intelligents face au climat, ce qui inclue des objectifs de développement faible en émissions et d’adaptation, intelligents face au climat.
En savoir plus sur les programmes de paysages de riz intelligents face au climat institué à Madagascar, au Sahel et en Afrique de l’Ouest avec l’appui de l’Initiative Grande Muraille Verte illustré par la présentation de Sara Scherr ci-dessous:
Pour plus d’avancée, plus d’engagement politique est nécessaire, en particulier au niveau international. Cela peut aider à renforcer les capacités techniques, les activités transversales et la communication
L’approche sur les paysages permet l’adoption de l’agriculture intelligente face au climat, mais la question centrale est comment intégrer l’agriculture intelligente face au climat (CSA) dans le concept de paysage intelligent face au climat. Nous amorçons les étapes initiales des paysages intelligents face au climat à la prochaine conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques tenue en Pologne en novembre, où le CCAFS, le CIFOR et les partenaires présenteront les dernières recherches sur ce concept, ce que les décideurs ont besoin de savoir et comment parvenir à une vision holistique.
Lecture connexe sur la 19ème conférence des parties COP19 : Global Landscapes Forum: Shaping the climate agenda for forests and agriculture
Lecture connexe: FAO’s brief “Mainstreaming climate-smart agriculture into a broader landscape approach” (PDF)
CCAFS et EcoAgriculture se sont joint et ont préparé un document de politique : Carbon projects can bear fruit on small farms
Traduction par Bakawa F. Agbandou